La Jeep remonta une allée de terre plate bordée d’arbres d’alignement et de rosi

La Jeep remonta une allée de terre plate bordée d’arbres d’alignement et de rosiers. Ceux que ma mère avait planté, après la construction du manoir, fleurissaient au moins deux à trois fois par an : rose, blanc, rouge, il y en avait de plusieurs couleurs. Ce ne fut qu’au bout de cinq cents mètres que j’aperçus l’immense château familial, bâti à quelques centaines de mètres d’une gigantesque falaise de roches gris clair. Comme toujours, la beauté de cette demeure m’ébahit. Le bâtiment principal était composé de trois ailes en angle droit et de deux pavillons externes. L’annexe, qui avait été rajoutée cinquante ans après la construction, était une troisième bâtisse de trois niveaux reliés au reste par une grande tourelle et un couloir extérieur. Mon père en avait profité pour ajouter un patio, une pergola et un coin grillade. Avec ses murs de briques beiges, son toit de tuiles rouge et ses baies vitrées, elle alliait l’ancien et le moderne. Sur la place centrale, située au cœur des bâtiments, on y avait aménagé une terrasse où nous déjeunions à chaque fois que le temps le permettait. La rambarde longeait les bâtiments jusqu’à la rampe à deux niveaux, qui donnait en contrebas sur une grande piscine de deux cents mètres. Les transats avaient été rangé et les fauteuils du coin canapé avaient été rabattus contre la table. Tous les soirs, les employés s’assuraient de protéger le mobilier au cas où une averse s’abattrait dans la nuit. A Skadar, le temps était très changeant.